Paroles d’encordés !

A la Cordée, vous croiserez divers profils : une indépendante qui traduit de l’anglais des textes pour des ONG, un demandeur d’emploi qui réalise ses recherches et développe ses compétences dans l’informatique, un entrepreneur ayant une société dans la finance, une salariée développant l’activité de son entreprise en région… Nous ne parlons pas de 50 ni même de 200 encordés (les coworkers de la Cordée), mais environ 900 !

Portraits d’encordés

Chaque membre de la Cordée est entouré de camarades riches de savoir-faire, de bonnes pratiques et d’un regard sur le monde professionnel. La digitalisation du travail, la micro-entreprise, l’envie de travailler dans de meilleures conditions, la décentralisation géographique d’une entreprise… sont autant de conditions qui font évoluer les métiers, à l’échelle d’un secteur entier mais également à celle de l’individu.

Nous avons eu envie de questionner les encordés sur leur métier pour comprendre par le biais de vécus certaines évolutions d’un secteur, de pratiques, de façons de travailler. Nous remercions les encordés pour leurs retours passionnants !

Voici un aperçu des thématiques et problématiques, concernant parfois plus spécifiquement les indépendants, que l’on trouve au travers des témoignages ou bien d’après ce que l’on observe quotidiennement.

Un contexte favorable à la création d’activité

“C’est plus simple maintenant qu’il y a 10 ans ! Il n’y avait pas autant d’outils numériques ni de réseaux sociaux.” (Valérie, journalisme, rédaction, formation et animation de débats.)

Aujourd’hui, on peut quitter le salariat plus facilement qu’auparavant pour se mettre à son compte. Idem pour les demandeurs d’emploi. D’une part, de nouvelles dispositions juridiques et fiscales ont simplifié la création d’entreprise. D’autre part, dans certains secteurs d’activités, on peut trouver des aides financières lors du lancement de son entreprise.

L’écosystème entrepreneurial s’est étoffé depuis quelques années et permet à de futurs indépendants et entrepreneurs de se lancer seuls, mais entourés de structures d’accompagnement. Cela va de la CCI aux réseaux professionnels, en passant par les incubateurs, les coopératives d’activités et sociétés de portage salarial ainsi que les espaces de travail partagés.

“[Quittant l’architecture pour démarrer de zéro dans la communication,] la coopérative d’activités Graines de SOL et la Cordée m’ont permis d’avancer avec plus de sécurité. Je ne sais pas si j’aurais osé me lancer il y a 6 ans, car de tels ressorts n’existaient pas ! […] Les deux m’ont permis d’avancer plus vite.” (Alexandra, architecte en communication.)

Salariat et télétravail

Outre la forte croissance du nombre d’indépendants, le télétravail chez les salariés est aussi de plus en plus pratiqué. Peut-être que vous avez vu des reportages sur cette tendance. Elle recoupe plusieurs pratiques : des salariés qui travaillent seuls dans une ville, le siège social de l’entreprise étant implanté ailleurs, ainsi que le reste de l’équipe. Ou bien des entreprises qui proposent, ou autorisent, aux salariés de travailler une ou deux journées par semaine de chez eux. Cela permet alors, entre autres, de ne pas perdre de temps dans les transports si les employés ont un long trajet à parcourir.

Eh bien, à la Cordée, nous avons de nombreux télétravailleurs ! Pour la plupart, c’est à leur initiative qu’ils travaillent depuis un espace de coworking, en accord avec l’entreprise qui paye les factures. Mais, dans certains cas encore, le salarié, pour ne pas dépérir seul de chez lui, est contraint de financer cela de sa poche, car l’entreprise estime qu’avoir un bureau et une chaise est suffisant pour travailler dans de bonnes conditions…

“C’est une volonté de notre employeur. C’est nécessaire pour ne pas souffrir de la solitude et pouvoir faire de vraies coupures. Et puis, tu y rencontres des gens qui ont d’autres réseaux, et par connexion ça peut donner des trucs sympas !  […] Ceux de l’équipe qui sont en bureau travaillent également en open space mais ils sont tous collègues. Ils restent donc dans le même cadre. Je me demande si ça ne rend pas moins productif. Même si les relations sont très bonnes, tu n’es pas à l’abris de tensions passagères. En étant seule de mon équipe à la Cordée, je n’ai pas à gérer ça !” (Adeline, déléguée régionale d’une association dans la santé.)

Le besoin de s’entourer

Travailler seul de chez soi ne fait pas rêver la majorité des indépendants ou des salariés en télétravail. Il en va de même des demandeurs d’emploi qui ont besoin de rester en contact avec le monde professionnel pour se booster dans leurs recherches et ne pas perdre pied. Le besoin de lien social se fait ressentir, l’envie d’échanger autour d’un café, de partager certaines problématiques professionnelles. Et tout simplement de parler. C’est pourquoi tant de travailleurs se tournent vers les espaces de travail partagés.

L’intelligence collective en espaces de coworking

Être entouré permet à la fois de garder une certaine santé mentale mais aussi de travailler ses réseaux ! Au-delà du besoin de lien social, beaucoup comprennent que leur activité démarrera plus vite, ou pourra aller plus loin et dans de meilleures conditions, grâce à l’intelligence collective. C’est-à-dire en étant curieux de ce qui se fait ailleurs, en interagissant avec d’autres, issus ou non du même secteur d’activité.

La question du sens et des valeurs

“Je passe peut-être la crise de la quarantaine, mais j’aimerais que mon activité ait plus de sens quant à la finalité de mes projets.” (Fiorella, designer d’espaces.)

Force est de constater la volonté de (re)donner du sens à ce que l’on fait et d’incarner un discours construit autour de valeurs humanistes comme le respect, l’épanouissement de soi et d’autrui, et la confiance mutuelle. Les indépendants et les salariés ont envie de renouer avec les clients ou les destinataires finaux des services et projets mis en place.

L’autonomie

Ce que partagent les encordés, c’est donc l’envie d’être épanoui au travail. Notamment, les indépendants qui tentent, d’une part, de définir leurs propres conditions de travail. C’est-à-dire pouvoir alterner les lieux de travail (chez soi, dans un café, dans un espace de coworking, dans d’autres villes), mettre en place un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (pouvoir chercher ses enfants à l’école, faire du sport dans la journée, aménager ses semaines plus librement).

D’autre part, ils cadrent aussi ce qu’ils veulent ou ne veulent pas pour leur activité. C’est-à-dire pouvoir choisir de s’investir dans telle ou telle mission, avec tels types de clients qui partagent certaines valeurs.

“Ce que je vis très bien : la liberté ! Je choisis mes missions, mes clients et mes partenaires. On peut mettre en œuvre toutes les idées et énergies qu’on a. Même en tant que cadre, quand on est salarié, on a un couvercle au-dessus de la tête.” (Valérie.)

Indépendants : la difficulté de trouver de la stabilité

Cette liberté a un prix, celui d’une certaine instabilité. Tout d’abord, avoir un carnet d’adresses et de commandes satisfaisant est un travail de longue haleine. Avant de pouvoir refuser des missions, il faut en accepter de nombreuses afin de se faire connaître et, tout simplement, d’en vivre.

Par ailleurs, pour un indépendant, la concurrence est rude. Il n’est pas toujours simple de faire face soit aux agences qui peuvent se permettre des prix plus bas sur certains services, soit aux pairs qui ne pratiquent pas toujours des tarifs correspondant au panier moyen d’une profession.

Indépendants : la nécessité d’évoluer ou de se diversifier

Etre indépendant, c’est aussi la nécessité, ou l’envie, de se renouveler. Selon les secteurs, certains indépendants doivent être polyvalents, d’autres experts, et trouver une spécialisation les démarquant. Souvent, ils ont envie de monter en compétence, d’explorer d’autres aspects de leur profession, de partager leur savoir par la formation.

Toute une série d’articles, sur les métiers, les secteurs, est à venir. Fruit d’interviews avec les encordés, de discussions quotidiennes. A lire devant ses tartines, dans le métro, lors d’une pause, entre deux réunions… Bref, au débotté !

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